Chaque jour, en allant au travail, en emmenant les enfants au jardin d'enfants ou à l'école, en faisant du jogging le long de la rivière ou en se promenant dans la forêt, nous remarquons la beauté de la nature qui nous entoure. Chaque jour, la nature et les paysages changent en fonction du temps, des saisons ou même de notre humeur. Tout ce que nous avons vu, expérimenté, entendu ou ressenti reste en nous pour toujours. Nous ne nous en souvenons peut-être pas, mais notre subconscient, lui, s'en souvient.
Certains paysages restent gravés dans notre mémoire ou dans notre cœur une fois que nous les avons vus. Les moments les plus mémorables de notre vie, lorsque nous nous amusons, font apparaître des paysages liés à ces moments. Ces souvenirs peuvent être déclenchés par le bruit d'un train, d'une rivière, d'un avion ou d'une voix ; l'odeur de la pluie, de l'automne, du feu ou de l'eau ; la vision d'arbres, de champs, de montagnes, de bâtiments ou de routes. Nous ne pouvons pas contrôler les visions lorsque la gâchette se déclenche. Elles se produisent automatiquement avant même que notre esprit ne commence à les traiter. Parfois, nos souvenirs nous ramènent à des moments beaux et heureux, et parfois nous nous souvenons des moments les plus douloureux et les plus horribles.
La série de dix peintures "Landscapes ?" a été créée dans la paisible et fantastique Suède pendant ma résidence artistique à Värnamo. J'ai observé le calme des lacs, l'éternité des forêts vertes, les longs couchers de soleil lumineux, la sérénité de la rivière lors de mes longues promenades. Cependant, tout ce que je voyais, c'était l'Ukraine. Où que j'aille, quelle que soit la durée de ma marche, tout me rappelait mes paysages d'origine. Ces chers paysages qui ont été inondés de sang et de larmes. Ces paysages qui ne sentent plus le tournesol et le blé, mais la poudre, la fumée et le cadavre. Ces paysages qui ne sont plus bleus et jaunes, mais noirs et rouges.