“Non lo faccio più”, parte quarta

Concept

J'ai toujours été amoureuse de la peinture, qui est pour moi signe, couleur, interprétation et intervention de et sur la réalité. La peinture a toujours été pour moi un moyen de raconter ma propre vie, presque jamais de manière directe et explicite, presque toujours à travers des métaphores, des analogies, des symboles. Quel meilleur moyen que l'abstrait pour faire tout cela ? Le langage abstrait fait l'éloge de tous les outils picturaux et les rend capables de mieux exprimer l'inexprimable, ce que nous savons tous, et nous le savons profondément, comme faisant partie de la vie quotidienne, comme un patrimoine commun, mais difficile à exprimer avec des mots ordinaires. J'ai toujours réfléchi au fait que les paroles des chansons sont souvent "stupides", mais en même temps si appropriées pour accrocher, transporter et rendre accessible à notre ouïe la douceur d'une mélodie... D'une certaine manière, je crois qu'il peut en être de même avec la peinture : des signes et des couleurs simples, basiques, presque enfantins, mais justement pour cette raison universels et à la portée de tous, aptes à accrocher les yeux du cœur et à transporter des discours entrants et sortants qui ne peuvent être prévus avec l'alphabet ordinaire. Des discours qui parlent de sentiments et de sensations, de souvenirs et d'amnésie, de certitudes et d'égarements... C'est ce que j'essaie de transmettre avec ma peinture, abstraite par rapport aux conventions ordinaires concernant la façon de donner des noms aux choses, mais absolument concrète et réaliste si nous décidons, à un moment donné, de "donner un nom" à quelque chose qui remue en chacun de nous. Après tout, quelqu'un a dit que "les choses sont plus invisibles que ce que l'on voit"...