L'œuvre "(R)ush hour at the diner" brosse un tableau vivant d'un espace de restauration urbain animé, où le confort et la communauté sont juxtaposés à un sentiment d'isolement au milieu du chaos. Les personnages, à la fois bondés et fragmentés, suggèrent une course effrénée où les identités individuelles se perdent. L'arbre de Noël, brillamment illuminé, est un point focal qui crée une tension entre la célébration de la joie et l'anonymat stérile de l'environnement. D'un point de vue culturel, il semble également y avoir une déconnexion. À l'entrée du restaurant, une jeune femme vêtue d'une robe de bal perturbe la scène. Cette image, manipulée numériquement et déformée, suggère que le restaurant est rempli de femmes plus âgées vêtues de burqas, créant un rendu surréaliste de personnes et de tables partiellement dissoutes ou abstraites. Ce surréalisme joue également avec notre perception du temps, comme si l'œuvre figeait un moment d'activité trépidante tout en exprimant visuellement le mouvement, à la manière d'une interprétation impressionniste de l'heure de pointe.
Les tons monochromes dominants (noir, gris et blanc) créent une atmosphère froide et métallique, tandis que des éclats occasionnels de couleurs vives, en particulier l'arbre de Noël et les faibles teintes de la jeune femme, servent de points d'ancrage visuels, guidant l'attention du spectateur. Dans l'image, la lumière semble "fuir" et dissoudre les figures, contribuant à une ambiance éthérée et obsédante. Le travail de Skyler capture la tension entre la vie urbaine routinière et la déconnexion émotionnelle. La composition invite le spectateur à contempler l'expérience humaine pendant les pics d'activité, lorsque les gens sont physiquement proches mais émotionnellement distants. En mêlant des figures fragmentées à des surfaces réfléchissantes, elle explore les thèmes de l'impermanence, de l'aliénation moderne et des moments fugaces de connexion.